Depuis plusieurs années, tous les relevés indiquent une présence massive de PFAS dans l’environnement.
Pour cette cinquième et dernière table ronde du cycle « Industrie et Territoires bas-carbone », le Président de VALGO François BOUCHÉ est intervenu pour présenter les enjeux des « nouvelles géographies de la réindustrialisation » accompagné par deux expertes : Isabelle PATRIER, Directrice France – TotalEnergies et Anaïs VOY-GILLIS, géographe, experte industrie et chercheuse associée à l’université de Poitiers.
La géographie de la réindustrialisation française a différents besoins selon les territoires, elle est multiple et en constante évolution. Cette géographie implique des savoir-faire adaptés à chaque territoire. Lors de cette conférence, nous avons exploré la variété des innovations qui concilient production industrielle et limites planétaires.
Beaucoup de sujets ont été mis en avant lors de cette conférence. Face à la régionalisation de l’industrie, comment peut-on faire mieux ? Et qu’en est-il du foncier, du bas-carbone, du ZAN, de l’économie circulaire et de l’engagement des industriels aux causes sociales et environnementales ?
Voici quelques moments choisis que vous pourrez aussi découvrir en visionnant la vidéo. Le cycle « Industrie et Territoires bas-carbone » a été proposé et organisé par VALGO en partenariat avec Leonard du groupe VINCI, Energy Observer foundation, OPEO et la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale. Merci à Aurélien Gohier, Fondateur d’Industry4good pour son animation lors de cette dernière conférence.
« La finance a un fort rôle à jouer dans la transformation du modèle industriel ». La mise en place de norme qui évalue la responsabilité sociétale et environnementale des entreprises, permettra à la finance de favoriser les entreprises vertueuses. Si cette norme est claire, notamment grâce à la notation objective des entreprises, la capacité à trouver de nouveaux investisseurs sera déterminée par la manière dont les entreprises respecteront l’environnement. Un cercle vertueux pourrait enfin être mis en place. Ce point est crucial pour François BOUCHÉ car dépolluer exige du temps. « La France interdit l’amiante depuis 30 ans, pourtant il reste encore 80% de l’amiante à retirer » dixit le leader français du désamiantage en France. Donc une fois la norme établie, la dépollution n’est ni immédiate, ni à court terme.
Mais les consciences évoluent. « Les jeunes ont une conscience plus forte et en tant que #Médecindelaterre VALGO sensibilise à ces questions fondamentales depuis sa création en 2004. » Le Président de VALGO souligne l’importance des synergies qui développent les territoires et permettent une réindustrialisation respectant l’environnement et les enjeux sociétaux. « La compétition dans l’industrie comme pour les autres marchés est dictée par une logique économique qui se situe toujours plus près des consommateurs. » Sacré casse-tête à résoudre : la loi #ZAN , les ressources des sols, des eaux…
Pourtant, « le foncier est pareil partout en France tandis que les marchés dépendent des régions. Or, une fois qu’on dépollue, le foncier récupère sa valeur. » La dépollution exige du temps. « Il faut une coordination nationale pour avoir un bon foncier industriel. »
Malgré le COVID et la guerre en Ukraine, la consommation française d’énergie ne faiblit pas. Le prix de l’essence augmente, la consommation reste la même. « Depuis la fin du mois de février, le prix du pétrole augmente. Pourtant, il n’y a aucune baisse de la consommation en France« .
« On nous demande toujours de produire plus, le mix énergétique tel qu’on le présente inclut les mêmes volumes. » Donc il faudra accompagner ces évolutions sociétales: « L’objectif, c’est la transition juste. »
« Décarboner est un pas vers la bonne direction » mais ne signifie pas qu’on sauvera le monde. Beaucoup de problématiques environnementales nous guettent et transforment notre environnement. Des repères environnementaux existent comme les seuils quantitatifs au-dessous desquels l’humanité doit rester pour ne pas compromettre les conditions favorables dans lesquelles elle a pu se développer. Il s’agit de neuf limites planétaires qui concernent la biodiversité, la ressource en eau, l’acidité des océans…
Bien que ce ne soit pas suffisant, nous devons étudier le cycle de vie global d’un produit pour réduire au minimum son impact écologique. En France, c’est primordial car « avec la pandémie et la guerre, il y a eu une prise de conscience sur la nécessité de réindustrialiser. Il faut développer de nouvelles logiques, intégrer un coût social et un coût environnemental des activités, intensifier la formation. L’enjeu principal, c’est la réduction drastique des externalités négatives avant même d’envisager toutes formes de compensation environnementale. » Nous devons choisir nos modes de vie.
« En 2022, la compréhension environnementale des sujets est plus fine. » Cette clarté permet aux entreprises de s’adapter et de privilégier parfois l’environnement à l’économie. Mais ce luxe est principalement réservé aux grandes entreprises. En effet, les sous-traitants n’ont pas les moyens ni de marge de manœuvre pour favoriser l’environnement sur l’économie, il faut les accompagner dans cette démarche.
Pour conclure cette conférence, le Président de VALGO a présenté le cas de PIC, une friche industrielle revitalisée depuis plusieurs années.
Entre difficultés de mise en œuvre et espoirs qu’elle suscite, la réindustrialisation et ses enjeux seront présentés sous l’angle de cas concrets de revitalisation comme à Petit-Couronne, où les 270 hectares de l’ancienne raffinerie PETROPLUS sont en cours de revitalisation. L’objectif ? Réindustrialiser cette région.
La friche industrielle revitalisée en quelques chiffres : 270 hectares valorisés dont 75.000 tonnes de métaux, 400.000 tonnes de béton recyclées, 55.000 déchets hydrocarbonés, recyclés et valorisés, 62 hectares de terres dépolluées, 1,2 million tonnes de terres importées par barge pour remblaiement, impact carbone minimisé dont 7 MW en capacité d’énergies photovoltaïques, 10 hectares d’espaces paysagés et 3000 emplois créés à la fin du projet, déjà 350 créés en 2022.