IPANEMA est une recherche scientifique collaborative sur les PFAS. L’étude est en collaboration avec l’INRAE.
Pour la 5ème année consécutive, le groupe VALGO applique son savoir-faire de désamianteur de l’extrême aux Iles Kerguelen. Découvert en 1772, cet archipel situé à environ 3000 kilomètres au Sud de La Réunion fait parti du patrimoine mondial classé par l’UNESCO. Dès 1950, des installations sont construites pour accueillir des missions scientifiques. Les normes en vigueur favorisent alors les bâtiments construits avec des composantes amiantées. Confiant sur nos expertises, le contrat de désamiantage est reconduit pour quatre nouvelles années.
Les équipes VALGO de l’agence à l’île de La Réunion se tiennent donc prêtes à intervenir dans cet archipel, réserve naturelle à la faune et flore endémique. Tour d’horizon pour vous faire découvrir cette aventure de l’autre bout du monde, consacrant une nouvelle fois l’ADN de VALGO en tant que « Médecin de la terre et des bâtiments » présent partout dans le monde.
Après une semaine de confinement, il est temps d’embarquer pour un voyage d’une dizaine de jours à bord du Marion Dufresne. Surnommé Le Marduf, ce navire français assure le ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises du Sud de l’Océan Indien, dont les Iles Kerguelen. Equipé d’un héliport et d’un laboratoire de 650 m², c’est sur ce bateau que seront apportés puis rapatriés les matériaux désamiantés pour être traités.
Cette traversée mélange des personnes de tout horizon, y compris des québécois ! Scientifiques, artistes, intervenants et personnels d’encadrement se partagent les 120 mètres du Marion Dufresne. Un voyage exceptionnel, dans l’une des zones océaniques les plus hostiles de la planète.
Dans ces conditions climatiques redoutables, les équipes VALGO déploient leurs compétences en respectant la logistique imposée par le milieu insulaire. Premier point de vigilance : les capacités limitées du bateau.
A choisir, préférez-vous le froid, le vent ou les pluies verglaçantes ? Et pourquoi pas les trois ! Surnommées injustement les Iles de la Désolation, les conditions climatiques du milieu insulaire des Kerguelen prennent le dessus sur l’homme et ses technologies.
Avant toute opération de désamiantage, les conditions environnementales sont prises en compte par les équipes VALGO. Pour Nicolas BOUCHE, habitué de ses opérations de l’extrême, le vent reste le paramètre le plus important à surveiller. En moins de 30 minutes, un vent nul peut se transformer en rafale dépassant les 100 kilomètres heures. Aucun relief n’altère sa puissance. Conséquence, les témoignages sur place affirment que des sacs de 700 kilos sont littéralement déplacés par le vent. Et sa puissance peut encore augmenter, se mélanger à la pluie, à la neige… La vigilance concerne toutes les opérations de désamiantage et leur logistique.
Cloués au sol en cas de risques, les hélicoptères planifient tout autant leurs interventions et ne sont pas à l’abris d’une suspension imprévue. Durant neuf mois, toute opération est d’ailleurs impossible tellement les conditions météorologiques sont quotidiennement dangereuses. La fenêtre d’intervention est donc brève, se situant entre les mois de novembre et janvier.
Présent partout dans le monde, l’amiante est notamment utilisé pour ses propriétés d’isolement. Dangereux pour l’homme et les écosystèmes car très volatiles, VALGO décontamine les fibres amiantées depuis sa création en 2004. Habitué aux multiples configurations et spécificités des chantiers, aussi bien des monuments historiques que des hôpitaux en activité, l’intervention en milieu insulaire est toujours liée à une organisation logistique en amont du voyage. Si un élément est oublié, la mission peut devenir impossible.
Pour cette mission 2022 – 2023, VALGO retirera 20 tonnes de matériaux amiantés. Même si les conditions sont favorables, ce tonnage ne sera pas dépassé. En effet, ce volume dépend des capacités de stockage du navire. L’exigence de nos équipes passe aussi par le contenu des sacs, dont le poids et la taille sont mesurés précisément.
Mais en raison du vent, la partie la plus délicate est l’intervention en elle-même. Au menu de cet épisode 2023 : une menuiserie qui devra absolument être désamiantée pour éviter la contamination.
Sur ces archipels où la nature règne en maitre, les scientifiques peuvent étudier la faune et la flore à leur guise. Les équipes VALGO profitent des temps libres pour participer à des actions environnementales, dont le puçage de phoques et le balisage des oiseaux. Comme le révèle Nicolas BOUCHE, habitué des missions glaciales, « ces oiseaux ne connaissent pas de prédateurs, ils sont donc très faciles à approcher ».
A l’inverse, certaines espèces sont importées par l’homme, volontairement ou non, comme les rats, les souris et… les chats. Seul prédateur de l’ile, les chats s’attaquent notamment aux oiseaux. Il faut donc les capturer pour les empêcher de nuire et de proliférer. Par ces interventions, l’objectif est de garantir l’équilibre de l’écosystème endémique, dont la biodiversité.
Pour vous faire rêver toujours un peu plus loin, nous pourrions aussi vous raconter les études sur les moules ou la chasse aux homards ! En décembre, retrouvez notre aventure de désamianteur de l’extrême aux Iles Kerguelen sur LinkedIn.