Un partenariat INSA VALGO stratégique pour agir sur le changement climatique à grande échelle. L’innovation …
Pour cette troisième conférence du cycle « Industrie et Territoires bas-carbone », VALGO détaille les enjeux du développement des infrastructures. Créer des infrastructures à échelle nationale, c’est se doter des moyens pour réussir la (ré)industrialisation de la France. En effet, l’industrie impose une logistique territoriale complétée par une vision à long terme au vu des investissements déployés. Cette stratégie d’infrastructure englobe les énergies, les transports, la production, la logistique et l’économie circulaire, sans oublier les enjeux environnementaux dont le bas-carbone.
Découvrez en vidéo les perspectives organisationnelles et stratégiques des infrastructures industrielles pour la France de demain, présentées par nos intervenants :
Cette 3ème conférence du cycle « Industrie et Territoires bas-carbone » a été proposée et organisée en partenariat avec Leonard du groupe VINCI, Energy Observer foundation, OPEO et la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale.
Parmi les interventions, Caroline Granier cheffe de projet à La Fabrique et économiste, a resitué les conditions nécessaires pour une industrie pérenne et répondant aux nombreux enjeux des territoires. Dans sa prise de parole, Caroline Granier met en avant les enjeux de développement des infrastructures et les conditions pour s’assurer une bonne réponse aux problématiques des industries et de la population en générale.
Caroline Granier : « Les infrastructures regroupent tous les équipements fixes qui permettent le transport des personnes, des énergies, l’eau, la téléphonie… De bonnes infrastructures sont une condition nécessaire à la croissance et à l’industrialisation d’un pays.
A chaque révolution industrielle, les infrastructures ont toujours été présentes car elles sont liées à la compétitivité, à l’attractivité du territoire, aux transports disponibles… Si nous comparons deux entreprises similaires : celle qui se situe dans un territoires aux bonnes infrastructures est avantagée. Cependant, les infrastructures nécessaires ne sont pas un critère suffisant pour assurer la croissance ou la réussite d’une industrialisation durable.
Nécessaires pour favoriser la croissance, les infrastructures ont des coûts fixes très importants à financer. Et ce n’est pas le seul obstacle ! L’enjeu principal de la construction de nouvelles infrastructures est l’efficacité, pas seulement à un moment donnée mais durant une longue période. Nous pouvons prendre en exemple (et ce sera détaillée tout au long de la conférence à retrouver en vidéo) les infrastructures comme les voies ferrées, les autoroutes, l’accès à l’électricité et à l’internet haut débit… Ces aménagements ont besoin d’un garant, d’une intervention des pouvoirs publics.
Depuis les années 90, la libéralisation s’est développée comme une norme. En fin d’année 2020, c’est au tour du TGV de se soumettre à la concurrence. Par opposition, la réouverture de lignes de FRET abandonnées comme la fameuse ligne « Rungis – Perpignan » contraint l’Etat a un investissement de 2 milliards d’euros par an sur tout le territoire national.
Les transports de personnes et de marchandises ne sont pas destinés qu’aux industries, c’est un enjeu de la transition écologique et du bas-carbone. Nous devons assumer nos responsabilité et avoir une vision stratégique correspondante aux enjeux.
Imaginons que tous les français possèdent une voiture électrique. Tant que nos infrastructures ne permettent pas de recharger les voitures électriques, facilement et partout, ce type de transport ne peut pas se développer.
L’éolien offshore produit de l’énergie électrique par exemple, encore faut-il distribuer l’électricité vers un particulier ou vers une industrie. C’est l’infrastructure qui va le permettre. Dans cette vision à long terme, il faut prendre en compte tous les besoins stratégiques. Parmi eux, il y a par exemple la défense de souveraineté énergétique des pays concernés.
De même, si l’infrastructure est créée, la production doit suivre. Imaginons la 5G partout en France. Encore faut-il des téléphones 5G ! Or, comment les produire sans polluer alors qu’il faut des matières premières comme le silicium et le cuivre ?
Pour résumé, les infrastructures sont nécessaires mais non suffisantes à la croissance et à la réindustrialisation du territoire. A cause des financements, c’est toujours du long terme, toujours lié à l’Etat seul garant de tels investissements. Financiers, opérateurs, population, c’est ensemble que nous gagnerons les enjeux bas-carbone.
Dernier point à valoriser, l’acceptabilité sociale du développement des infrastructures. Construire une centrale nucléaire soulève des protestations de la population voisine, idem pour les éoliennes, les pylônes haute tension… La France doit encourager les concertations et les sensibilisations car il faut faire des compromis.
La rénovation des territoires passent aussi par cette exigence pédagogique. Il faut encourager les industriels à inciter les populations au bas-carbone. Ceci est notre défi pour réussir le déploiement des infrastructures de demain !